Tout savoir sur le kyste : ses différentes formes et traitements
Tiré du mot grec « kustis » (qui se traduit littéralement par vessie), un kyste est une cavité bénigne qui peut contenir une substance liquide ou semi-liquide, parfois même aérique (mais jamais de pus, comme certains peuvent le croire). Cette excroissance anormale peut se manifester dans n’importe quelle partie de votre corps, y compris votre bouche.
Il existe plusieurs façons de déceler sa présence, la première étant une tuméfaction osseuse, des douleurs au niveau de vos dents ou des saignements de gencives qui vous auront pousser à vous rendre chez votre dentiste. Pas d’inquiétude, cependant, car les kystes dentaires sont généralement bénins (bien que douloureux) et se soignent le plus souvent très facilement. De plus, les kystes dentaires sont une pathologie assez fréquente, bien que peu connue des français, ce qui explique qu’ils ne soient pas toujours traité à temps.
Raison de plus pour se pencher sur ses causes, manifestations, mais aussi les différents moyens de les traiter et d’en prévenir l’apparition. Vous trouverez toutes les réponses à ces questions dans la suite de ce dossier complet sur le kyste dentaire.
Sommaire
Qu’est-ce qu’un kyste ?
Egalement connu sous le terme de granulome (s’il est de petite taille, soit moins de 5 mm), un kyste se traduit le plus souvent par une petite boule de forme ronde ou ovale, située à l’extrémité d’une dent morte et contenant du liquide ou du gaz.
Elle peut se former sur n’importe quelle dent, quelle soit de lait ou de sagesse. Et s’il s’agit
d’une tumeur bénigne localisée sur votre machoire, sa taille ne cessera d’augmenter, se remplissant progressivement de liquide (ou semi-liquide.)
Quelles en sont les causes ?
Un kyste peut être la conséquence de plusieurs problèmes de santé (dentaires ou non). Il peut se former sur du débris d’ostéogenèse (le processus qui permet au tissu osseux de se développer). Dans ce cas, les restes des tissus en formation vont s’accumuler et, sous l’effet d’une inflammation, dentaire ou parodontale, provoquer l’apparition d’un kyste. On parle dans ce cas de kystes inflammatoires. Un choc dentaire peut également être à l’origine d’un kyste.
D’après les études scientifiques menées à ce sujet, on sait aussi qu’un kyste va se former et se développer en réaction à la prolifération cellulaire, l’accumulation de fluides, et la résorption osseuse. Ce sont ces trois facteurs qui vont avoir une incidence sur le type de kyste qui va se former sur votre mâchoire.
Parmi les autres causes possibles de kystes, il faut isoler les kystes de la gencive, qui seront soit congénitaux (et se formeront dès la naissance), ou infectieux (et provoqués par la prolifération de bactéries toxiques, localisées au niveau de la racine de la dent. Dans le second cas de figure, ce sont les bactéries, logées dans une carie, une dent mal soignée, un choc ou un abcès, par exemple, qui vont provoquer la nécrose de la dent et favoriser le développement d’un kyste.
Quels sont les différents types de kystes dentaires ?
Comme on l’a vu, c’est souvent la cause de la formation et du développement d’un kyste qui va définir sa nature. Il faut donc distinguer les différents types de kystes dentaires existants, qui ne seront pas tous traités de la même manières
Les kystes épithéliaux odontogéniques
Les kystes épithéliaux odontogéniques sont liés à votre développement dentaire, et vont donc apparaître à la suite de la pousse d’une dent (ou directement au moment de son éruption). Chez les nourrissons, par exemple, on parle de kyste gingival du nouveau-né, beaucoup plus fréquent que son équivalent chez l’adulte. Parmi les autres formes de kyste odontogénique, il faut également mentionner
- le kyste dentigère (qui se forme au niveau de l’émail de votre dent, quand elle est encore incluse) ;
- le kyste d’éruption (qui va grossir autour de la couronne de votre dent, au moment de son éruption) ; le kyste calcifiant ;
- le kyste parodontal latéral et
- le kyste glandulaire.
Les kystes odontogéniques inflammatoires
Ce type de kyste est souvent provoqué par une infection de la pulpe dentaire qui n’aura pas été traité à temps. Ils se traduisent rarement par des symptômes visibles pour es patients, et ne sont donc détectés que lors de contrôle de routine chez votre dentiste. Dans de rares cas, ils peuvent néanmoins provoquer la formation d’une tuméfaction dure, ce qui entrainera des épisodes de douleur aiguë.
Les kystes qui se développent en dehors de la machoire
Comme nous l’avons déjà vu, le kyste est une tumeur qui peut apparaître n’importe où sur notre corps. Sans aller aussi loin, certains kystes vont se développer près de votre bouche (ou à l’intérieur de cette dernière). Et bien qu’il ne s’agisse pas à strictement parlé de kystes dentaires, ils peuvent toucher vos lèvres, votre palais, mais aussi vos cervicales, ou votre visage.
Le kyste sur le palais (ou kyste du canal nasopalatin) est le plus fréquent et touche 1 % de la population (généralement plus d’hommes que de femmes). Ne s’accompagnant que rarement de symptômes, il est diagnostiqué grâce à la formation d’une petite tumeur sous le palais et ne se traite que grâce à une énucléation chirurgicale.
Le kyste nasolabial touche la lèvre. Il se traduit par un gonflement de la lèvre supérieure et peut obstruer votre nez, provoquant des difficultés à respirer. Il faudra dans ce cas exciser la lèvre et réaliser une ablation du kyste, puis suivre un traitement antibiotique.
Un kyste peut également se former à l’intérieur ou à l’extérieur de votre joue. Dans le premier cas, on parle de kystes dermoides, qui devront être retirés par un chirurgien pour éviter les complications. Dans le second, il s’agit d’un kyste buccal moins grave, puisqu’il s’apparente plus à un problème de peau qu’à une tumeur.
Quels sont ses symptômes ?
Le premier signe laissant présager la formation d’un kyste est la tuqméfaction osseuse. Cependant, il est relativement compliqué pour les professionnels de la santé de soigner efficacement les kystes dentaires, car mis à part cette tuméfaction, qui n’est pas toujours facile à identifier, les autres symptômes sont assez discrets. Le kyste est donc le plus souvent diagnostiqué par hasard, notamment lors d’un contrôle de routine chez votre dentiste, qui peut remarquer un gonflement anormal au niveau de vos gencives ou de votre mâchoire. Sans cela, il est probable que vous ne vous rendiez compte de la formation d’un kyste qu’à un stade plus avancé. Soyez néanmoins attentifs aux signes suivants :
- une mobilité anormale de vos dents, ou des déplacements dentaires ;
- une douleur brève au niveau de la machoire ;
- la formation de fistules (qui s’accompagnera de l’extraction de pus) ;
- une gêne ou une sensation de pression sous votre dent ;
- des gencives qui saignent ;
- des fractures spontanées (dans les cas les plus graves) ;
- des problèmes d’occlusion. .
Ces symptômes ne se manifestant pas toujours, malgré la présence d’un kyste dans la mâchoire, le seul moyen de confirmer vos doutes est de réaliser une radiographie, et parfois même un orthopantomogramme. Pour éviter cela, la meilleure chose à faire reste donc de prendre régulièrement rendez-vous chez votre dentiste pour un contrôle complet, au moins une fois par an.
Quels sont les risques associés ?
C’est d’autant plus important car laisser un kyste se développer sans le traiter peut présenter des risques pour votre santé bucco-dentaire, mais pas que. Il est vrai qu’un kyste dentaire est à l’origine relativement bénin. Mais s’il évolue trop, vous serez contraint d’être pris en charge en urgence, pour éviter notamment :
- La formation d’un abcès et de pus dans les tissus de la mâchoire ;
- un déchaussement de votre dent, qui peut finir par tomber ;
- une déformation de la mâchoire (si le kyste grossit trop) ;
- des difficultés à mastiquer ;
- la contamination au reste de vos dents ;
- une intensification de la douleur ;
- une fatigue et une fièvre anormales ;
- la formation de ganglions ;
- des infections rénales ;
- des problèmes respiratoires et des maladies cardio-vasculaires ;
- un abcès cérébral ;
- des douleurs articulaires ;
- une sinusite.
Si certains pourraient s’étonner qu’une simple tuméfaction de votre mâchoire ne puissent entrainer des problèmes si graves, généralisés au reste de votre organisme, il faut bien comprendre que cette petite tumeur bénigne entraine une augmentation du volume des tissus de votre machoire. Ce processus peut entrainer des métastases, et s’apparenter à un cancer. Il est donc important de la traiter à temps, d’autant plus que ces complications locales peuvent rapidement se propager au reste de votre corps (via vos vaisseaux sanguins). Raison de plus pour réagir rapidement, et vous tourner immédiatement vers votre dentiste.
Comment les soigner ?
Il y a plusieurs manièresk de traiter un kyste. Mais la première chose à faire si vous suspectez la présence d’une tumeur dans votre mâchoire est de prendre rendez-vous avec votre dentiste afin que votre diagnostic soit confirmé par une radiographie. Dans certains cas, il se contentera de vous prescrire un traitement médicamenteux pour stopper l’infection. Cependant, il faudra parfois avoir recours à la chirurgie pour retirer le kyste de manière plus durable.
L’opération
Dans ce cas, votre dentiste va devoir réaliser une énucléation, qui permettra de retirer la poche et de la vider de son contenu pour ne pas qu’elle réapparaisse. Il va donc inciser la gencive sous anesthésie pour collecter le pus, et si possible, performer le kyste pour diminuer la pression et soulager immédiatement le patient de sa douleur.
Cette intervention sera réalisée dans un cabinet dentaire sous anesthésie locale (dans la plupart des cas), ou même générale, si la situation l’exige. En plus de l’ablation du kyste, votre chirurgien dentiste devra parfois traiter, voir même extraire les gencives proches du kyste, notamment si elles ont été touchée par l’infection.
Il sera parfois nécessaire de réopérer à froid, quelques semaines plus tard, pour retirer la totalité du kyste et être absolument sûr qu’elle ne se reformera pas. C’est en effet un risque probable s’il ne reste ne serait-ce que des minuscules fragment de la poche dans votre mâchoire.
Les soins post-opératoires
Les soins post-opératoires comprennent ensuite la prescription d’antibiotiques (à prendre pendant plusieurs jours pour éviter que l’infection ne se propage), mais aussi d’anti-douleur et de bains de bouche. Pour que votre mâchoire puisse cicatriser plus rapidement, il est généralement conseillé de bien vous brosser les dents, mais toujours de manière délicate. Vous devrez également appliquer de la glace sur votre joue, et éviter les aliments trop chauds les quelques jours suivants l’opération.
La période de cicatrisation dépend de nombreux facteurs, notamment la taille de votre kyste et sa nature. Il est généralement conseillé d’arrêter de fumer et de bien surveiller la zone afin de vous assurer que le kyste de ne se reforme pas. Rassurez-vous, le risque est relativement faible, puisque l’opération est durable dans 80 à 90 % des cas (si le curetage a bien été réalisé). Il est d’ailleurs même possible de poser un kyste sur une gencive sur laquelle se serait formée un kyste.
Les seuls vraies complications que vous pourriez connaître après l’opération sont des saignements au niveau de la dent opérée, et une douleur (qui nécessitera parfois la prescription d’analgésiques. C’est pourquoi il est nécessaire que vous soyez suivi par votre chirurgien dentiste après l’intervention.
Comment prévenir l’apparition d’un kyste dentaire ?
Il n’y a pas de solutions miracles, et la principale manière de vous assurer qu’un kyste ne se forme pas sur votre mâchoire est de prendre votre hygiène bucco-dentaire au sérieux. N’oubliez pas que vous brosser les dents au moins deux fois par jour (et en particulier avant de vous coucher) et absolument indispensable. Vous pouvez également utiliser un jet dentaire, ou un hydropulseur dentaire pour déloger tous les restes de nourriture, et atteindre les endroits plus difficiles d’accès pour une brosse à dents.
Et comme les symptômes d’un kyste dentaire sont beaucoup plus discrets que pour un abcès, par exemple, il est important de vous rendrez chez votre dentiste aussi régulièrement que possible, et au moins une fois par an. Idem pour votre bilan radiographique, qui vous permettra de prévenir la formation de cette tumeur bénigne, et donc d’éviter les désagréments d’une opération.