Guide complet du bridge : pourquoi et comment s’en faire poser un
Le bridge est un soin dentaire qui est généralement conseillé aux personnes à qui il manque une ou plusieurs dents. Généralement, votre chirurgien dentiste vous proposera de vous faire poser une prothèse dentaire (dont l’apparence et le fonctionnement est en tout point similaire à votre vraie dent).
Cependant, vous avez besoin d’un support (ou d’une vis) sur lequel fixer cette nouvelle dent. Plusieurs options seront alors envisagées, dont le bridge, mais aussi la couronne ou l’implant. Et force est de constater qu’il s’agit de l’alternative qui est la plus souvent choisie par les patients français.
Avant de choisir s’il s’agit de la bonne pour vous, il peut être intéressant de vous pencher sur les différents types de bridges, mais aussi de poses qui s’offrent à vous. Dans cet article, nous vous les présenterons, ainsi qu’un éventail détaillé de leurs avantages et inconvénients, mais aussi de leur coût.
Sommaire
Qu’est-ce qu’un bridge ?
Lorsque vous devez vous faire remplacer une dent manquante, on vous proposera généralement de choisir entre la pose d’un bridge ou d’un implant. Chacun a sesd avantages et inconvénients, mais penchons-nous avant toute chose sur les spécificités du bridge.
Il s’agit concrètement d’une fausse dent qui va remplacer une dent manquante en ancrant une prothèse à une ou deux dents voisines (situées de part et d’autre de la dent manquante), qui feront office de piliers. Si l’une de ces deux dents piliers est en mauvaise état, il faudra donc la dévitaliser et la soigner afin que le bridge puisse tenir solidement à votre mâchoire. Cette vidéo vous explique concrètement le principe du bridge.
Cette technique présente plusieurs avantages, le premier étant qu’elle permet de remplacer plusieurs dents à la fois, puisqu’il est tout à fait possible de réaliser un pont sur 2 ou 3 dents alignées, par exemple. Contrairement à l’implant, comme nous le verrons plus tard, le bridge est de plus une opération beaucoup moins onéreuse, et parfois plus esthétique puisque la teinte du bridge est très proche de l’émail naturel des dents.
Mais la pose d’un bridge pose aussi de sérieux inconvénients, notamment de devoir se reposer sur deux dents piliers, qui même si elles sont en bonne santé (ce qui est souvent le cas pour que votre dentiste puisse réaliser un bridge), seront taillées et dévitalisées. Elles vont donc être « sacrifiées » pour remplacer votre dent manquante. L’autre désavantage du bridge est qu’il s’agit d’un soin dentaire qui est encore très mal pris en charge par la sécurité sociale.
Composé de 3 couronnes (pour la dent manquante et les deux dents piliers), une seule sera remboursée (et seulement en partie). Le dernier problème que pose la pose d’un bridge est que vous allez devoir retirer complètement la racine de la dent manquante. En conséquence, l’os de la gencive va progressivement se rétracter, ce qui rendra plus compliqué, voir impossible la pose d’un implant à l’avenir.
Les différents types de bridge
Attention car il faut distinguer les différents types de bridge, qui vont varier selon le type de préparation, pose, mais aussi leur longévité.
Le bridge conventionnel
Commençons par le bridge conventionnel, qui implique généralement la préparation des dents piliers autour de la dent manquante pour qu’elles servent de couronnes. Votre dentiste va également préparer une fausse dent (pontique) qui sera fusionnée à la couronne pilier. Généralement, il s’agira d’un bridge en céramique, en or, ou fabriqué à partir d’une combinaison de ces deux matériaux.
Les avantages de ce type de bridge est qu’ils bénéficient d’une bonne longévité (autour de 15 ans), et qu’il s’agit d’une option stable pour les personnes qui auraient besoin de remplacer une dent manquante mais ne pourraient pas subir de chirurgie implantaire.
Il faut cependant bien comprendre qu’un bridge conventionnel nécessite une préparation plus poussée des dents piliers qui rendra la phase de transition post-chirurgicale plus longue et douloureuse. C’est également une technique plus coûteuse, et l’entretien sera plus compliqué, nécessitant une hygiène bucco-dentaire plus poussée.
Le bridge adhésif (ou maryland)
Ce type de bridge nécessite beaucoup moins de préparation, aussi bien des dents voisines que de la fausse dent, qui sera collée à la paroi intérieure de ces dernières. Il sera également en or, céramique, ou un alliage des deux. Le fait que ce type de bridge demande moins de préparation implique logiquement que vos deux dents piliers seront moins endommagées, mais aussi que l’opération sera moins longue, et donc moins couteuse que pour un bridge conventionnel (et encore plus que pour un implant).
Il présente néanmoins quelques désavantages, comme un plus fort risque de décollage que pour les autres types de bridges et une durée de vie qui dépasse rarement les 5 ans. Il est donc généralement déconseillé pour les dents à l’arrière de la machoire.
Le bridge cantilever
Pour le bridge cantilever, il suffira de préparer une seule dent pilier (au lieu des deux dents voisines). Il peut également être réalisé en or, céramique, ou la combinaison des deux. C’est une bonne option pour ceux qui ont un budget plus serré, puisque c’est la plus abordable (nécessitant moins de temps en clinique et en laboratoire). L’autre avantage de ce type de bridges est qu’il nécessite un moindre entretien.
Néanmoins, la dent qui servira de pilier risque d’être sensible pendant les semaines suivants l’opération, et vous aurez une force de mastication beaucoup plus réduite qu’avec un bridge conventionnel Ce n’est donc pas la meilleure option pour les patients les plus jeunes, et un bridge cantilever ne sera pas adapté à de nombreux cas cliniques.
Quelle est la différence entre le bridge et l’implant
Si vous devez faire la comparaison entre l’implant et le bridge, on peut dors et déjà dégager les avantages et inconvénients de ce dernier par rapport à une chirurgie implantaire.
D’un côté, le bridge est beaucoup moins cher et mieux remboursé par la sécurité sociale. Il nécessite également moins de rendez-vous avec votre dentiste (puisque la pose d’un implant nécessite une procédure plus longue, étalée sur plusieurs semaines). Le traitement que vous subirez pour un bridge est donc moins invasif et plus rapide.
D’un autre côté, l’implant n’abime pas les dents voisines de celle que vous souhaitez remplacer (puisqu’il est complètement intégré à l’os de votre mâchoire). Il est également plus durable, car il stimule mieux votre ossature à chaque mastication et se renouvelle donc sans cesse. Autre avantage de l’implant, son entretien est beaucoup plus simple.
Choisir entre le bridge et l’implant (qui remplissent donc la même fonction de support à votre prothèse dentaire) consiste donc à prendre une décision en terme de prix, de fonctionnalité, et d’esthétique.
Comment se pose un bridge ?
La pose d’un bridge peut se faire de plusieurs façons. Mais de manière générale, elle s’étalera sur deux à trois rendez-vous dans une clinique dentaire. La première étape consistera en la réalisation des soins dentaires à proprement parlé. Votre dentiste va soigner la zone où devrait se trouver votre dent manquante (si nécessaire), ainsi que le bout de dent qui va être extrait. Il devra également tailler les dents voisines, qui feront office de piliers.
Pendant votre second rendez-vous à la clinique dentaire, il réalisera une empreinte dentaire afin de faire fabriquer votre bridge par un prothésiste. Il utilisera généralement une pâte qu’il fixera à votre machoire afin de modéliser votre future prothèse.
Le troisième rendez-vous sera quant à lui dédier à la pose du bridge, généralement assez rapide (comptez moins d’une heure). Votre dentiste va ensuite vérifier que vos dents s’imbriquent bien entre elle et que votre bridge est bien fixé. Si nécessaire, il pourra la retailler une fois posée pour l’ajuster.
La seule grande différence que connaitra cette intervention va se faire sur la qualité des dents sur lesquelles votre dentiste va poser votre bridge. Il peut s’agir de dents naturelles, ou bien d’implants.
La pose sur dents naturelles
Si votre chirurgien réalise la pose de votre bridge sur des dents saines, il va devoir commencer par les limer et y poser deux couronnes. Le nombre de dents piliers utilisés dépendra largement de la longueur de votre bridge et s’il est posé sur trois dents, vous devrez poser trois couronnes pour remplacer une seule dent.
Dans ce cas, il sera plus intéressant d’opter sur une couronne unique posée sur un implant.Le bridge collé sera quant à lui envisager si vous n’avez qu’une dent à remplacer. Il réalisera toujours une empreinte dentaire pour faire fabriquer votre prothèse dentaire intermédiaire, qui sera composée de deux ailettes en métal.
C’est sur ces dernières que les dents voisines seront collées (au niveau de leur bord intérieur). L’avantage majeur est qu’elles resteront saines, et n’auront pas besoin d’être taillées pour poser le bridge.
La pose sur implant
Le bridge sur implant est la seule solution possible si vous n’avez pas de dents piliers sur lesquelles poser votre bridge (rendant impossible la pose d’un bridge classique). Dans ce cas, votre dentiste va poser des implants à l’emplacement où devraient se trouver vos dents piliers manquantes. Le bridge sera alors composé de 3 couronnes, une pour la prothèse, et les deux autres pour vos implants.
Quel est le prix de l’intervention ?
Plusieurs facteurs vont entrer en considération pour estimer le prix total de la pose d’un bridge. Le premier étant le matériel utilisé pour fabriquer votre bridge, et son type.
- Pour un bridge dentaire collé (l’option la plus accessible), comptez entre 750 et 1200 euros.
- Un bridge composé de trois couronnes vous reviendra nettement plus cher (entre 1 300 et 2 000 euros)
- Un bridge posé sur implant sera quant à lui beaucoup plus onéreux, puisque vous devez compter entre 700 et 1 000 euros pour l’implant, auxquels vous devrez rajouter entre 500 et 1000 euros par couronne.
Renseignez-vous également sur les honoraires du chirurgien-dentiste qui va vous opérer, des examens associés, etc. N’oubliez donc pas de lui demander un devis (qu’il est dans l’obligation de vous donner) et de comparer les tarifs pratiqués par différents cabinets en fonction de votre budget et du remboursement offert par votre mutuelle.
N’oubliez pas non plus que le coût total de l’opération est souvent divisé par deux, et parfois même plus, en vous rendant dans un autre pays européen (comme la Hongrie, très réputée en matière de soin dentaire). Renseignez-vous sur Internet avant de vous déplacer, et rassurez-vous, votre mutuelle prendra également en charge les frais médicaux, tant qu’ils sont réalisés au sein de l’Union Européenne.
Peut-on se faire rembourser la pose d’un bridge ?
Une des premières raisons qui dissuadent beaucoup de français de réaliser des soins dentaires (tout du moins dans un premier temps) est leur prix qui peut être exorbitant. Et même si la pose d’un bridge est relativement moins onéreuse que celle d’un implant, elle n’est pas accessible à tous les budgets. L’autre inconvénient est que cette intervention n’est pas bien prise en charge par la sécurité sociale.
La pose d’un bridge étant conventionnée, elle sera en partie remboursée par la sécurité sociale et vous pourrez compléter cette aide par votre mutuelle, à hauteur des garanties dentaires auxquelles vous avez souscrit.
Néanmoins, le montant remboursé se fera au cas par cas, en prenant en compte les dents piliers (qui sont remboursée par la sécurité sociale et la complémentaire santé, tout comme le sont les couronnes) et les dents intermédiaires. Ces dernières seront remboursées au même titre qu’une prothèse amovible.
Pour un bridge collé par exemple, vous ne recevrez aucune aide de l’état. Vous pouvez néanmoins espérer un coup de pouce de la part de votre mutuelle, certaines remboursent ce type de bridge dentaire. Renseignez-vous donc si votre dentiste vous propose cette option. Dans le cas d’un bridge à trois éléments (la forme la plus courante), la Sécurité sociale ne vous remboursera que 195 euros, sur une facture qui peut s’élever à 2 000 euros. D’où l’importance de bien vous renseigner sur les soins dentaires couverts par votre mutuelle.
Pour un implant sur bridge, la démarche sera plus complexe, puisque l’implant en lui-même n’est pas couvert par la Sécurité Sociale, qui ne prendra en charge que le bridge (soit la moitiée de votre facture). Les soins relatifs à la pose et l’entretien de l’implant ne seront pas non plus remboursés.
Quels sont les risques du bridge ?
Avant de choisir de vous faire poser un bridge, il faut savoir que cette opération comporte quelques risques. Sachez par exemple que cette intervention peut entrainer des lésions des dents qui vont porter le bridge, mais aussi du nerf. Car lors de la préparation des dents piliers, le dentiste va devoir tailler une grande quantité d’émail et de tissu sain, mais aussi de dentiste, ce qui augmente également le risque de micro fuites et de caries.
Tout comme pour un implant dentaire, les risques de rejet (ou d’échec de la pose) sont relativement rares, surtout si le bridge est correctement fabriqué et posé. Cependant, il est possible qu’un descellement intempestif se produise, et dans ce cas, il faudra recoller votre bridge, entrainant des frais supplémentaires (puisque votre dentiste va devoir l’assécher en l’isolant de votre salive). Ces incidents restent néanmoins isolés (pouvant survenir au moment du scellement, ou des années plus tard). Et les bridges bénéficient généralement d’une bonne longévité (tout comme les dents piliers).
Les autres risques à prendre en compte sont l’effet du bridge sur la gencive. Les bords gingivaux de couronnes isolées, ou même d’une partie de votre bridge risque en effet de s’enflammer, pouvant déboucher sur une maladie parodontale (comme un abcès). Si vous entretenez mal vos couronnes, vous risquez également des embrasures réduites.
Conclusion : faut-il choisir le bridge comme soin dentaire ?
Vous l’aurez compris, même si le bridge est l’une des prothèses dentaires les plus populaires chez les Français, elle représente un coût non négligeable qui poussent de nombreuses personnes à préférer ne pas remplacer une dent manquante.
Avoir une belle dentition reste néanmoins un facteur très important, aussi bien pour avoir confiance en soi qu’améliorer votre rapport aux autres (au travail comme dans le privé) en soignant l’aspect esthétique de votre dentition.
Même s’il représente des risques, ils sont relativement rares. Et la possibilité de vous faire rembourser une partie de vos frais par votre mutuelle est une bonne raison pour ne pas faire une croix sur cette alternative, plus abordable que l’implant dentaire.